Bulletin du Programme d’aide aux employés

2021 – numéro 1

Frapper le mur de la pandémie - Quand la ligne d’arrivée semble encore si éloignée

Pour beaucoup d’entre nous, la pandémie a donné lieu à l’épreuve de notre vie. En 2020, nous avons dû nous lancer dans un parcours qui n’avait ni direction ni distance précises. Au début, nous y allions lentement pour nous permettre d’apprendre à négocier en sécurité les virages sur la route de la COVID 19 et à éviter les embûches d’un terrain mal en point. Maintenant, en 2021, le lancement d’une campagne de vaccination a illuminé le parcours et nous voyons désormais la ligne d’arrivée se dessiner à l’horizon. Cela nous a donné de l’espoir et nous a encouragés à accélérer le rythme. La ligne d’arrivée est en vue, mais il nous reste des obstacles à surmonter, notamment au niveau de la disponibilité des vaccins et de l’apparition de nouvelles souches du virus. C’est pourquoi nous devons puiser à l’intérieur de nous-mêmes pour trouver d’autres ressources de soutien et surmonter tous les autres obstacles dans cette épreuve.

Le mur de la pandémie

« Frapper le mur » est un terme bien connu dans le monde des marathoniens. Ce phénomène se produit vers la fin de l’épreuve, quand le coureur a épuisé ses réserves d’énergie et qu’il est submergé par la fatigue physique et émotionnelle. Chaque foulée est un effort; l’envie d’abandonner est grande. Cela se produit généralement dans les dernières phases de l’épreuve de 42,2 km. À ce stade, persévérer malgré tout peut être si difficile que les marathoniens appellent parfois les dix derniers kilomètres la seconde moitié de la course. Les coureurs ont des moyens de combattre ces émotions mais au final, ils doivent choisir entre abandonner la course ou persévérer.

L’analogie est pertinente avec ce que nous vivons. Les mesures prises dans le cadre de la pandémie ont perturbé nos vies, menant à une épreuve d’endurance qui dure depuis un an (jusqu’à présent). Dans certaines régions du Canada, les restrictions sont plus sévères en raison de l’augmentation du nombre de cas, et on a presque l’impression d’être de retour à la case départ. Bien que certaines personnes aient l’état d’esprit d’un sportif qui a déclaré forfait, la réaction la plus répandue a été d’aller puiser à l’intérieur de nous la volonté de continuer.

L’une des conséquences de la pandémie est la normalisation du stress chronique. La crainte, l’anxiété et le stress semblent provenir de nombreuses sources. Notre nouvelle norme a créé de nombreux facteurs de stress et d’exigences supplémentaires au quotidien. Indépendamment de la crainte des effets du virus lui-même, les mesures prises dans le cadre de la pandémie ont imposé un double rôle à de nombreuses personnes. Par exemple, ceux d’entre nous qui ont des enfants en âge d’aller à l’école ont dû participer à l’éducation de leurs enfants tout en assumant leurs responsabilités professionnelles. D’autres aident des parents âgés ou des membres de leur famille atteints d’une maladie chronique, personnes pour lesquelles le risque est accru. S’occuper de proches qui ont besoin d’aide augmente le niveau de stress, la culpabilité (le sentiment de ne pas en faire assez) et l’inquiétude. De façon analogue, notre besoin de nous tenir au courant de l’évolution constante de la situation, des recommandations en matière de santé, des statistiques sur les cas ou de la disponibilité des vaccins augmente notre inquiétude et notre stress, ce qui peut avoir des répercussions sur de nombreux aspects de notre vie. Cela a eu des conséquences. Une étude de la Commission de la santé mentale du Canada 1 a révélé que 84 % des Canadiens ont rapporté une augmentation des symptômes liés à des problèmes de santé mentale (tensions personnelles et familiales, et inquiétude, anxiété ou crainte).

Comment préserver notre santé physique et mentale pour faire face à cette réalité difficile sans perdre de vue notre objectif : franchir la ligne d’arrivée avec notre famille, nos amis et nos collègues?

1Enquête de la Commission de la santé mentale du Canada et du Conference Board of Canada, juin 2020.

Se concentrer sur ce qu’il faut

Trop focaliser son attention sur son monde intérieur – les difficultés, la douleur et l’épuisement – peut intensifier la souffrance. Pour les marathoniens, frapper le mur peut ainsi devenir autoréalisateur. Les coureurs bien entraînés savent qu’ils doivent diriger leur attention vers l’extérieur, se concentrer sur ce qui les entoure, s’imprégner du paysage proche et lointain. Une autre stratégie consiste à penser au sentiment d’accomplissement qui suivra le franchissement de la ligne d’arrivée.

Le mur de la pandémie n’est pas différent. Cette expérience est plus difficile à vivre quand on met l’accent sur le négatif ou sur les aspects difficiles de la situation actuelle. Et le phénomène s’amplifie si on entend en boucle les mêmes nouvelles négatives ou décourageantes.Vous avez le contrôle de l’attention que vous accordez à une situation. Accorder de l’attention par exemple, aux personnes qui prennent soin des autres, qui s’entraident ou qui ont une approche humoristique, est un excellent moyen de rééquilibrer votre vécu et de voir le paysage.

Vous pouvez commencer par penser aux aspects positifs de la situation actuelle. Par exemple, songez à une activité que vous aviez rarement le temps de pratiquer avant la pandémie, mais à laquelle vous pouvez maintenant participer. La pandémie vous a-t-elle permis de passer du temps de qualité avec certaines personnes? Vous êtes-vous découvert de nouveaux centres d’intérêt, comme la cuisine ou un passe-temps? Peut-être avez-vous maintenant plus de temps pour savourer le premier café du matin avant le début de la journée de travail au lieu d’avoir un long trajet jusqu’au bureau.

De même, centrer son attention sur l’après-pandémie est un bon moyen de changer d’état d’esprit. Faites-en l’essai : dans un endroit calme, les yeux fermés, prenez un moment pour imaginer ce que vous ressentirez quand la pandémie sera terminée.

  • Quel sera votre degré de joie d’avoir traversé cette épreuve?
  • Quelle sera votre première activité « aller vers les autres »?
  • Qui étreindrez-vous en premier?
  • Quel projet remis à plus tard reprendrez-vous?
  • Quel changement dans votre mode de vie conserverez-vous après la pandémie?
  • Rétrospectivement, durant ce long parcours, est-ce que votre attitude sera une source de fierté?

Consacrez-y du temps. Posez-vous ces questions autant de fois que vous en avez besoin. Imprégnez-vous des pensées, des sentiments et des expériences. Cela donne un sens à l’incertitude, au stress et aux difficultés de l’année écoulée. Nous avons fait ce qu’il fallait pour atteindre la ligne d’arrivée et gagner tout le positif que cela implique.

Parvenir à la ligne d’arrivée

La fin est en vue. C’est peut-être la période la plus difficile que vous ayez traversée, et vous avez peut-être l’impression d’être dans la seconde moitié de cette épreuve. Mais la fin est en vue. C’est le moment où le courage est mis à l’épreuve. Vous avez peut-être perdu beaucoup, mais vous avez aussi appris à vous connaître et à connaître les autres. Quand tout sera fini, quand nous franchirons la ligne d’arrivée, les perturbations, le stress et les sacrifices auront tous été importants pour nos proches. Pour vous, qu’est-ce que ce sera?

Conseils pour recentrer son attention :

  • Passer du temps à l’extérieur et dans la nature. Aller marcher.
  • Poser son téléphone. Planifier des moments dans la journée à l’écart des technologies et des médias.
  • Regarder au loin.
  • Pratiquer des passe-temps et des activités sans rapport avec ses fonctions au travail et à la maison.
  • Conserver des habitudes saines. Garder à l’esprit que la lumière bleue (de l’écran des appareils électroniques) a un effet sur le sommeil!
  • Entretenir des relations avec les autres, à propos de sujets variés. Maintenir un équilibre entre le soutien et une communication axée sur la détente et le positif.

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