Message du Programme d’aide aux employés de Santé Canada : Tragédie des pensionnats autochtones

Nous faisons le deuil des enfants autochtones disparus, des survivants, de leurs familles et du grand nombre de membres des Premières Nations, de Métis et d’Inuits qui doivent composer avec le traumatisme intergénérationnel causé par le régime des pensionnats autochtones. Notre pays est en deuil.

Chaque fois que l’existence de tombes non marquées est confirmée, nos sentiments de perte, de tristesse, de colère, de confusion ou de désespoir sont amplifiés ou légitimés. Nous sommes amenés à reconnaître les atrocités du passé, ce qui peut aussi provoquer une remise en question ou une perte d’identité. Nous devons comprendre ces réactions et apprendre à les transformer en actions positives en vue de créer une société plus respectueuse et inclusive.

Il s’agit de moments difficiles et lourds en émotion, tout particulièrement pour nos collègues des Premières Nations, nos collègues Métis et nos collègues Inuits ainsi que pour les membres de leur famille. Ces événements pourraient faire ressurgir des souvenirs traumatisants, ou encore amener les personnes qui ont fréquenté les pensionnats à partager d’autres expériences.

Les Autochtones se servent souvent de la roue de deuil[1] afin de mieux comprendre le processus du deuil. Cette roue s’inspire de la roue médicinale des Premières Nations. Chaque deuil est unique. La roue de deuil permet de représenter les étapes du deuil comme un cycle.

  • Longue Description

    Cercle divisé en quadrants avec le "soi" au centre. Première partie : La vie normale: comprend hauts et bas normaux, ce qui est familier, routine quotidienne La perte a lieu. Deuxième partie : Le choc: comprend la résistance, l'incrédulité, l'engourdissement, la désorientation, la confusion Une prise de conscience a lieu Troisième partie : Chaos: Peur, colère, culpabilité, tristesse, quête de sens Nouvelle compréhension Quatrième partie : Nouveaux départs: plus d'énergie, se projeter vers l'avenir, espoir retrouvé, réajustement Intégration Le cercle est complet.

Lorsqu’une perte survient, elle peut provoquer un sentiment de choc qui se traduit par un sentiment d’incrédulité, d’engourdissement et de confusion. Ensuite, la prise de conscience de la perte peut entraîner des émotions contradictoires et chaotiques. La colère, la culpabilité ou la tristesse peuvent survenir. C’est à cette étape qu’il est possible de commencer à éprouver un sentiment de compréhension. Vient alors le temps de se réajuster, de se projeter vers l’avenir, de ressentir un espoir renouvelé et d’envisager un nouveau départ. Enfin, on peut intégrer ces apprentissages et retourner à la vie normale. Pendant le deuil, il est possible d’alterner entre les différentes étapes du cycle et de passer davantage de temps dans une phase que dans une autre. Il faut reconnaître et accepter nos sentiments sans jugement au cours de ce parcours de guérison.

L’importance de se soutenir

Au fur et à mesure que de nouveaux renseignements et détails sont dévoilés, nous devons rester sensibles aux répercussions de ces événements et songer à comment se soutenir les uns les autres. Si vous avez des collègues qui sont touchés par ces événements ou qui éprouvent des difficultés, prenez de leurs nouvelles et demandez-leur comment ils vont.

Nous invitons toute personne qui vit des émotions difficiles à communiquer avec le Programme d’aide aux employés en composant le 1-800-268-7708. La Ligne d’écoute d’espoir est aussi accessible. La ligne d’écoute téléphonique nationale destinée aux anciens élèves des pensionnats autochtones, dont le numéro est le 1-866-925-4419, offre également du soutien. Pour obtenir davantage de renseignements à ce sujet, consultez le site Web de Services aux Autochtones Canada.