Mieux comprendre l’enfant endeuillé

Un enfant endeuillé ou qui vivra un deuil prochainement a besoin d’être entouré de famille ou d’adultes de confiance qui souhaitent le protéger des souffrances du deuil. Si vous vous trouvez dans cette situation, sachez que votre amour, vos expériences et votre perception du deuil aideront l’enfant à faire face à cette épreuve.

Souvenez-vous de votre premier deuil lorsque vous étiez enfant. Qu’auriez-vous aimé ressentir et entendre de vos parents ou adultes en qui vous aviez pleinement confiance? Avaient-ils déjà abordé ce thème avec vous?

En fait, vous pourriez cesser de lire cet article et prendre un moment pour réfléchir aux questions précédentes. Vous auriez déjà plusieurs pistes pour accompagner cet enfant endeuillé.

Qui parle de tabou?

Un enfant naît sans savoir ce qu’est un tabou, sans compréhension de la mort et encore moins de ce que signifie vivre un deuil.

En grandissant l’enfant entendra des histoires, visionnera des films, aura accès aux divers médias où la mort sera présente, que ce soient dans les jeux électroniques, le web, la télé ou la radio. Il entendra aussi parler de séparation, d’incendie, d’inondation, de perte d’emploi, d’accident, de maladie, etc. En comprendra-t-il vraiment le sens? Aurez-vous pris le temps de lui expliquer ce que la mort ou la perte signifie? Devra-t-il faire confiance à son expérience limitée ou à son imagination débordante pour s’inventer des histoires plus dramatiques les unes que les autres?

Il captera mille et une fois des discussions des « grands » concernant le décès, la mort d’une connaissance de la famille ou encore d’une personnalité publique. Et soudain, il perdra un ami ou un parent proche. Ou peut-être qu’une rupture surviendra dans sa famille. Il ressentira l’incompréhension, la colère, la souffrance et la peine des grands.

L’enfant sera aussi happé par les tabous des grands qui éviteront de parler du deuil en pensant le protéger de cette souffrance. Il s’interrogera sur le pourquoi de la situation et tentera de poser des questions. Mais si les tabous sont forts au sein de sa famille, on évitera de répondre à ses questions en lui disant qu’on en parlera plus tard. Ce plus tard n’arrive presque jamais, et l’enfant reste avec ces tabous qu’il ne comprends pas.

Le premier deuil

Le premier deuil qu’un enfant ou un adolescent vivra est probablement un moment privilégié pour lui montrer comment gérer des émotions intenses qui pourraient survenir au cours de sa vie. Il pourra ainsi apprendre qu’il est important d’en parler avec des gens qu’il aime, en qui il a confiance. Il peut demander de l’aide à l’extérieur de sa famille s’il en ressent le besoin. Cette première grosse perte lui permettra de comprendre que le deuil est un processus de guérison. Être endeuillé pendant son enfance est un processus qui dure parfois jusqu’à l’âge adulte, d’où l’importance de s’assurer qu’il est accompagné au fil du temps, selon ses besoins et ses réactions.

La perte ressentie dès 6 mois

Selon les experts, dès l’âge de 6 mois, un enfant peut ressentir la perte d’un parent, d’un membre de sa famille, d’un frère ou d’une sœur et même d’un animal de compagnie. Même s’il ne comprend pas tout ce qui se passe, il ressent le changement dans sa routine et la tension autour de lui. Il manque un visage dans son quotidien, une voix, un regard, une odeur. Il faut lui expliquer la perte en utilisant des mots simples et une voix rassurante. Il a besoin de se sentir aimé, de garder le plus possible sa routine, et de se faire rassurer par une voix qui lui explique que pour le moment, c’est difficile, mais que ça ira mieux.

Au fils des ans

Plus l’enfant grandira, plus sa compréhension du deuil et de la mort évolueront. Il posera aussi plus de questions. Il faudra rester calme et rassurant dans vos réponses, même si cela fait plusieurs fois qu’il vous demande : « comment un membre de la famille est décédé » ou encore « pourquoi ses parents n’habitent plus ensemble ». Si vous n’avez pas toutes les réponses, dites que vous ne le savez pas ou que vous avez aussi du mal à comprendre. Sachez qu’il pourrait vous reposer ces questions durant son adolescence.

Selon ce qui se passe dans sa vie, il pourrait avoir des réactions et des émotions plus vives face à l’absence d’un proche décédé ou à une autre perte. C’est tout à fait normal. Les émotions peuvent nous envahir au moment où on s’en attend le moins. Soyez là pour lui.

Vous bâtissez au fil des années un lien de confiance avec votre enfant et votre adolescent. Initiez-le au vocabulaire et aux émotions liés au deuil et à la mort avant qu’il ne vive cette expérience une première fois. Vous pouvez aborder ce sujet de manière positive en parlant de votre propre expérience. L’essentiel est de lui laisser poser des questions et d’y répondre avec franchise.

Pour avoir accès à des services de soutien psychologique confidentiels, communiquez avec votre Programme d’aide aux employés au 1-800-268-7708 ou au 1-800-567-5803 pour les personnes sourdes ou malentendantes.

www.santecanada.gc.ca/sae

Vous pouvez aussi accéder à LifeSpeak, une plate-forme numérique qui offre plus de 1 000 vidéos et capsules d’information sur divers sujets liés au mieux-être. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec votre représentant PAE au sein de votre ministère.