Journée internationale des femmes 2015

Transcription

J'ai le plaisir d'annoncer que nous avons atteint la masse critique pour ce qui est du nombre de femmes membres de conseils d'administration. Nous avons lancé un rapport. Condition féminine Canada a participé activement l'an dernier à la préparation d'un rapport intitulé Bon pour les affaires. En juin dernier, 14,5 % des postes au sein de conseils d'administration dans le secteur privé canadien étaient occupés par des femmes. En janvier 2015, ce pourcentage avait atteint 20 %. Et cette croissance se poursuit. Nous avons atteint l'équilibre. Nous devons poursuivre sur cette voie dans bien d'autres secteurs.

Est-ce qu'il y a quelqu'un sur Twitter qui pose des questions à nos sous-ministres?

Voici une question de Colin. Il demande comment les cadres masculins peuvent soutenir l'influence des femmes et leur représentation dans la fonction publique? Quel est le meilleur rôle que nous pouvons jouer?

À la question « Que peuvent faire les hommes? », je répondrais qu'il serait utile d'aider les femmes à naviguer dans le système, en leur donnant des conseils de votre point de vue.

Je travaille avec un sous-ministre dont la haute direction était dominée par des hommes, et qui a peu à peu commencé à nommer des femmes à ces postes. Je ne pense pas que c'était nécessairement intentionnel. Puis il a remarqué un moment donné qu'il avait 75 % de femmes au sein de la haute direction. C'est là qu'il a noté des différences sur le plan de la culture, de l'organisation et de l'efficacité du processus décisionnel. Il a clairement dit qu'il n'aurait jamais plus une haute direction composée de moins de 50 % de femmes. Il en était arrivé à cette conclusion.

Je dirais qu'il faut traiter tout le monde également et y aller en fonction du mérite. Si vous voyez quelqu'un qui mérite du mentorat pour les aider à gravir les échelons, il faut les soutenir de diverses façons. J'espère que nous discuterons du mentorat, car je crois que c'est un sujet très important.

La question de l'équilibre travail-vie personnelle est très importante à mes yeux, et je me demande si vous avez tiré des leçons de votre propre expérience, ou si d'autres vous ont aidé à atteindre cet équilibre et à gravir les échelons.

Je suis contente que vous me posiez cette question. Je n'ai pas précisé au début que je suis pour ainsi dire une nouvelle maman. J'ai ma fille depuis trois ans. Je l'ai adoptée. J'ai vraiment dû apprendre à jongler avec l'équilibre travail-vie personnelle, et je dois dire que c'est difficile. Vous savez, j'ai toujours entendu l'expression « il faut un village ... ». Eh! bien, j'y crois fermement, maintenant. Vous savez, mon mari occupe un emploi qui lui demande beaucoup de temps. J'ai un emploi qui me demande beaucoup de temps, mais ma mère habite à Ottawa et elle me prête main-forte. Nous avons le service de garde et des amis. C'est vraiment essentiel. C'est certain que je prévois du temps pour ma vie familiale. Je voulais être une mère. Avant d'avoir ma fille, je restais au bureau jusqu'à 19 ou 20 heures. Aujourd'hui, parce que je veux consacrer du temps à ma fille, je quitte le bureau raisonnablement tôt. Je passe du temps avec elle jusqu'à ce qu'elle aille au lit et une fois qu'elle est couchée, je fais ce que j'ai à faire.

Je n'ai pas de grands regrets dans ma carrière. Bien sûr, il y a eu des moments où, vous savez, je consultais mon BlackBerry à la maison et je ne consacrais pas ce temps à mon mari, mes maris — eh oui, j'en ai eu plus d'un — et à mes enfants, et ils me l'ont reproché. Ça, je le regrette. Je regrette ces moments. Je ne peux pas les retrouver.

J'ai trois enfants. À une époque, j'avais un nouveau-né, un enfant de deux ans et un enfant de trois ans et demi. Une vie familiale fort occupée. En plus, je donnais de mon temps les vendredis matin à la garderie coopérative. Pensez à ces choses-là, car la fonction publique offre diverses modalités de travail flexibles. Ça ne veut pas dire que je n'ai passé aucune soirée au bureau pour le regretter par la suite. C'est sûr que oui. Mais cela revient à la question de comment choisir votre travail.

Je veux que vous pensiez maintenant à une femme de moins de trente ans. Parce que vous avez joué un rôle dans la fonction publique, je vous demande de l'appeler ce soir et une fois par mois pour l'aider dans son cheminement de carrière au cours de la prochaine année. Ce sera très bénéfique pour elle et sa carrière. Ce sera sans doute très valorisant pour vous aussi. Ce sera exceptionnel pour l'économie canadienne. Et vraiment bon pour le Canada. Je vous remercie pour votre accueil.