Des femmes qui font une différence dans le secteur sans but lucratif

Transcription

Aujourd’hui, pour souligner notre campagne de charité, nous entendrons l’histoire de femmes d’influence dans le secteur sans but lucratif.

Quelle expérience professionnelle a surtout influencé votre carrière?

Nous avions souvent des réunions de coordination à Khartoum, capitale du Soudan, pour échanger de l’information, identifier les problèmes au niveau des services et trouver des façons de les régler. Durant une réunion, le chef de l’UNICEF s’est levé pour parler des conditions de vie dans un certain camp. J’ai vite réalisé qu’il citait mot pour mot un rapport que je lui avais envoyé la veille. J’ai été très surprise de voir qu’il se servait de mon information et que, parmi toutes les personnes très qualifiées dans la salle, j’étais celle qui en savait le plus. Ça m’a donné confiance et j’ai cessé de me sous-estimer.

À la fin des années 90, la directrice de la SPCA était malade, donc souvent absente. Et puis on était, encore là, très peu d’employés, donc, des fois, il y avait des situations qui nécessitaient une intervention médiatique. Pour moi, d’aller « au batte », comme on dit, pour la SPCA, d’aller défendre la SPCA… j’ai trouvé ça très très gratifiant, j’étais très fière de moi aussi, évidemment, par la suite.

J’adore être PDG, car c’est moi qui établis les règles.

(rires)

Laissez-moi vous expliquer ma façon de procéder. J’établis les règles que j’ai observées durant les 25 ans où je n’étais pas PDG et que j’aimerais que nous respections. Je dirais donc que ce qui a le plus influencé ma carrière, c’est l’observation. J’ai vu d’excellents leaders et j’ai observé les conséquences d’un mauvais leadership. Comment est-ce que je me sens quand je vois un mauvais leader? Quelles étaient mes frustrations? Quelles règles ai-je remises en cause et rejetées? En tant que femme PDG – et nous sommes encore relativement peu nombreuses –, je souhaite créer une organisation pour laquelle j’aimerais travailler et je veux y arriver en collaborant avec mes collègues. Ça signifie que nous avons un milieu de travail très progressiste et positif, où la famille est valorisée.

Le mentorat peut être déterminant pour progresser dans notre carrière. Où avez-vous trouvé vos mentors?

Un peu tout le monde a été mon mentor, tous ceux pour qui et avec qui j’ai travaillé.

J’ai constaté que c’est très important de se faire des alliés parmi ses collègues. Ainsi, quand je suis revenue au Canada après avoir travaillé à l’étranger, je me suis sentie très seule devant l’enjeu de la sécurité des ONG, car peu de gens en font une priorité. Alors nous nous sommes dit : « OK, nous pouvons nous réunir chaque mois et nous plaindre du fait qu’il n’y a pas de groupe de soutien ou nous pouvons en créer un ». Et c’est ce que nous avons fait.

Divers types de personnes m’ont fourni différents types de mentorat; je n’ai donc pas un seul mentor. Je dirais que, en général, mes mentors n’étaient pas mes supérieurs hiérarchiques, mais plutôt des pairs ou simplement des gens avec qui je travaille.

J’ai toujours aimé m’entourer de personnes de qui je peux apprendre. Quand on écoute, on apprend.

Que faites-vous personnellement pour assurer votre bien-être?

Chaque jour, je dois me remémorer que le travail est le travail, la famille est la famille. Je dirais que c’est un défi de tous les jours. Il n’y a pas de recette miracle. Il n’y a jamais une journée comme les autres. Ça ne commence jamais de la même façon, surtout avec cinq enfants. Il y en a quatre qui se lèvent de bonne humeur, mais c’est sûr que le dernier, ça n’ira pas.

On ne peut pas déléguer la responsabilité de sa propre santé. Ainsi, pour être la meilleure maman et la meilleure leader possible et pour être une bonne personne, je dois faire de l’exercice.

Il faut être capable de voir le positif dans le travail que nous faisons dans les situations difficiles. C’est comme ça que j’assure mon bien-être au travail. J’essaie aussi de constamment apprendre de nouvelles choses, en essayant de nouveaux passe-temps.

J’aimerais beaucoup avoir l’occasion d’encore mieux vous connaître. Et je vous remercie chaleureusement d’être ici aujourd’hui.

Merci beaucoup d’ avoir partager vos histoires avec nous et merci à vous autres aussi pour avoir été ici ajourd’hui. Alors merci beaucoup.